Il m’aura fallu des années avant de comprendre réellement ce que le métier de photographe était pour moi : une manière simple de raconter les histoires qui se taisent entre les lignes.
Traverser un désert, photographier la nuit, être réveillé par le chant des coyotes, sentir le froid et écouter le silence. Pour moi, c’est ça être photographe : parler du vrai et de l’inattendu.
J’ai cette obsession : rester évasif dans mes images, ne jamais traiter un sujet de manière frontale mais plutôt détourné, comme si je fuyais la confrontation en racontant le ring plutôt que l’adversaire.
J’ai toujours considéré le chemin de la vie comme la plus belle opportunité de s’en détourner et de faire de ses choix conditionnels une marque de fabrique, un style de vie qui se ressent en images.
Je ne fais pas de photographies pour des photographes, je raconte des histoires pour celles et ceux qui lisent.
Je crois en l’obsession de bien faire pour soi avant tout, avant d’en rendre l’authenticité aux autres. C’est le plus beau des présents : donner.
Cette allégorie de la vie prend place dans ma manière parfois obsessionnelle de faire de images car ces dernières ne valent rien si elles ne savent pas exprimer leur cœur dans la plus simple lumière du jour ou dans la noirceur la plus écrasante.